A moins de souffrir d’allergie au pollen ou à l’ensoleillement, je crois que tout le monde aime le printemps. Nous avons le plaisir de retrouver les journées longues et leur luminosité, de revenir du travail en plein jour. Nous sommes contents de retrouver les terrasses, les jardins, avec toute cette convivialité qui nous a manqué pendant ces longs mois de crise sanitaire. Certains ont repris la direction de la plage le week-end. Quant à la nature, elle éclot de tous ses bourgeons et montre une vitalité qui nous étonne toujours ; les oiseaux si discrets en hiver nous font entendre chaque matin leurs chants d’amour. Le printemps est le temps du retour à la vie en pleine lumière.

Mais quelques incertitudes viennent apporter des ombres à ce beau tableau. La guerre en Ukraine nous rappelle que la paix est fragile et qu’il faudra de longues années pour guérir toutes les blessures dont souffrent les victimes. Ici, l’augmentation des prix du carburant et des aliments de base nous inquiète ; en juin nous aurons des élections importantes pour la France, mais tout cela laisse beaucoup de gens indifférents. Et puis il y a ce soleil qui brille, mais qui chauffe beaucoup trop pour un mois de mai ! Il nous rappelle que nous avons modifié le climat, que nous le modifions encore et que même en Bretagne, nous manquons d’eau.

Dans notre communauté chrétienne nous sommes depuis un mois dans le temps pascal, cette période où nous faisons mémoire du Christ ressuscité. C’est le thème du livre de Denis Moreau, un philosophe nantais. Je le sais beaucoup d’entre nous n’ont jamais lu de livre de philo et n’ont pas l’intention de s’y mettre. Je veux juste souligner ceci : l’auteur met en lumière que nous pouvons faire l’expérience de résurrections dès maintenant : sortir de la dépression, d’une rupture amoureuse, retrouver le goût à la vie après un deuil,… toutes ces petites résurrections dans nos vies annoncent la grande, celle qui nous attend à la fin de notre parcours sur terre. Les incertitudes de ce printemps peuvent nous préoccuper mais elles sont moins grandes que la force de vie que Dieu a mise en nous : L’homme n’est pas fait pour être vaincu. L’homme peut être détruit, mais pas vaincu. (Ernest Hemingway)

Père Benoît LUQUIAU