En ce jour de la Toussaint, nous sommes invités à vivre ce temps fort de l’Eglise comme une fête de l’Espérance ! Quel défi pour notre humanité…

Une humanité dont l’Espérance parait pourtant bien mise à mal en ce moment … Des guerres lointaines ou proches, un climat qui se détracte par égoïsme et cupidité…  Des crises à répétition, engendrant famine et misère, dévastant parfois certains pays de notre monde… Ces crises peuvent nous paraître s’amplifier rendant nos sociétés fragiles.

C’est dans ce contexte que cet évangile nous appelle sur un chemin stupéfiant ! Un appel à oser vivre ces béatitudes, source de bonheur ! Malgré toute cette sombre réalité, un appel à tracer notre chemin chrétien dans l’Espérance, la confiance dans l’avenir, la compassion pour les plus fragiles, le respect de la nature avec la sobriété dont on nous parle tant depuis quelques mois… Avec La Toussaint, l’Eglise vient nous dire que c’est cela notre chemin de sainteté !

Est-ce à la façon de Mère Térésa, de l’abbé Pierre ou du Bienheureux Célestin ? Ou plutôt à la manière de nous-même ? Sur notre chemin, dans les pas du Christ en conversion perpétuelle, ouvrons notre cœur et nos chemins vers la vie. Plutôt que d’accepter la fatalité et la désespérance.

Les cris du monde, la colère s’écrivent dans toutes les pages de la Bible ! Face à ces cris, oui nos mots et nos actes semblent bien dérisoires. Oui ils sont maladroits et si fragiles. C’est pourtant ainsi que Jésus a lui aussi dénoncé et affronté ce qui rendait esclaves ses contemporains pour vivre en homme libre, toujours au côté de ces femmes et ces hommes abimés par la vie, par une santé précaire ou un manque d’argent, mais aussi à cause d’injustices ou de règles aliénantes de leur société ou de leur religion. Le Christ acceptait de regarder ces réalités en face, avec compassion, sans jugement. Il n’a jamais baissé les bras mais les a ouverts jusqu’à la mort pour accueillir sans cesse.

Notre sainteté, passe par ce geste de nos bras ouverts à ce monde et sa réalité, par tous nos gestes de compassion. Même si nos peines et nos épreuves  nous fait parfois crier dans nos nuits ! « Où es-tu Seigneur ? » comme l’a crié Marthe, la sœur de Lazare qui venait de mourir. Oui les cris de ce monde, nous les portons aussi, comme tous ces croyants qui nous ont précédés sur le chemin des Béatitudes.

Il mène à la sainteté du quotidien, une sainteté ordinaire. Les saints du quotidien croient au-delà des réalités douloureuses. En liant intimement ces deux regards complémentaires grâce à la foi.

Notre Evêque publie sa lettre pastorale aujourd’hui. Il nous en a donné les grandes lignes lors de notre journée de rentrée des diacres. Comme des béatitudes nouvelles pour notre Eglise à mettre en œuvre et à vivre en Loire-Atlantique pour notre temps !

Alors, avec courage et lucidité, prenons ce beau chemin des béatitudes pour vivre pleinement en saints et saintes dans l’ordinaire de nos vies !

Robert GRENIER – Diacre