Il y a presque 2000 ans, ce matin de pâques, Pierre et Jean, alertés par Marie-Madeleine, arrivent en courant au tombeau. Pierre entre d’abord. Jean entre à son tour. Il constate que le tombeau est vide, et que le linceul est resté là au sol. Alors, dit l’Évangile : il vit et il crut.

Mais qu’a-t-il vu ? On pourrait dire qu’il n’a rien vu : pas de manifestation grandiose de la résurrection avec des effets spéciaux dans les grandes largeurs. Bien au contraire. Tout est calme, la pierre est roulée, les linges sont là. Le corps du maître est absent. Pour Jean tout cela est un signe de la résurrection annoncée par Jésus. Celui dont chaque geste, chaque parole était traversé par l’amour divin n’a pas pu rester prisonnier d’un tombeau. Voilà, chers amis ce qu’est l’acte de foi : croire sans preuve tangible. C’est ce que nous entendrons ce prochain dimanche : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Ce mot de « Résurrection » n’existait pas dans la langue araméenne que parlaient les apôtres. C’est pourquoi dans les Évangiles, ils en parleront en disant que « Jésus s’est relevé d’entre les morts » ; mais c’est la même chose : ça veut dire qu’il est passé de la mort, la vraie mort parce qu’il est vraiment mort sur la Croix, à la vie, la vraie vie, la vie éternelle, la vie en Dieu, celle en laquelle nous aspirons tous.

Ce saisissement de Pierre et de Jean, devant le tombeau vide, je vous souhaite d’en être saisis à votre tour. C’est le même qu’on éprouve quand on est amoureux, quand on permet à une maman qui dort dans la rue de poser ses bagages dans un logement, ou qu’on participe à la pose de panneaux solaires dans un orphelinat africain. Toutes ces situations sont traversées par un amour qui ne meurt pas. Bien au contraire il demande à s’étendre partout, avec notre aide, dans les quartiers Nord de Nantes dans nos logements, nos liens de voisinage et tous nos groupes paroissiaux de la Pause Québec aux groupe des jeunes des JMJ. Poursuivons cet élan de vie que nous avons reçu à Pâques.

Père Benoît LUQUIAU